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Spie Batignolles : Vision stratégique d’un acteur historique attaché à son indépendance

13/03/2020

Rencontre avec Jean-Charles ROBIN, Dirigeant de Spie Batignolles

Pouvez-vous nous parler de l’histoire de Spie Batignolles et de ce qui fait aujourd’hui sa réussite ?

SPIE Batignolles est issu de 2 entités créées à la fin du 19e siècle, la Compagnie des Batignolles, qui fabriquait des locomotives, et SPIE, concessionnaire de l’électrification du métro de Paris. Jusqu’en 1996, SPIE Batignolles était une filiale du groupe Schneider qui a ensuite décidé de se concentrer sur les métiers des composants électriques.

Pour assurer la continuité de l’entreprise, 12 000 salariés ont souscrit 1 partie du capital en partenariat avec le groupe britannique AMEC. En 2002, Spie Batignolles prend son indépendance à travers un LBO majoritaire accompagné par Barclays PE. Barclays cède ensuite sa place à Ardian en 2014 après que Spie Batignolles ait réalisé un chemin de croissance important passant de 750m€ à 2.1 mds€ de chiffre d’affaires, notamment grâce à de nombreuses croissances externes dans de nouveaux métiers (terrassement, route, énergie, etc.).

Les salariés détiennent aujourd’hui 80% du capital (via une holding et un plan d’épargne Groupe) et je suis convaincu que c’est un moteur de croissance important. C’est d’ailleurs ce qui a motivé notre choix, à la sortie d’Ardian en 2019, de profiter d’un nouveau cycle d’investissement de 4/5 ans pour permettre à 200 nouveaux managers d’entrer au capital. Nous sommes par ailleurs très attachés à notre indépendance car elle permet à SPIE de cultiver sa différence.

Vous venez de réaliser une opération de croissance externe au travers de l’acquisition de Vallia, quelle est votre stratégie pour les années à venir ?
Nous sommes dans un métier sensible aux cycles. C’est en diversifiant nos activités dans l’énergie, le bâtiment ou le terrassement que nous gérons cette sensibilité, le risque lié à la cyclicité se matérialisant sur des périodes différentes.

L’achat de Vallia nous permet nous permet d’aborder de nouveaux secteurs comme la végétalisation du bâtiment, la renaturation du cœur des villes ou les aménagements autour des autoroutes par exemple. Nous restons également attentifs aux opportunités concernant les métiers sur lesquels nous sommes déjà présents et regardons aussi des opérations de croissance externe à l’étranger avec pour cibles l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Afrique de l’Ouest notamment.

On parle beaucoup des sujets de RSE dans le secteur du BTP, y a-t-il de vrais changements ?

Les labels d’économie d’énergie nous ont conduit à modifier nos méthodes de construction, les produits utilisés ou nos process pour améliorer notre impact environnemental, en diminuant la consommation énergétique notamment, ce qui est également une demande de nos clients. 
Nous travaillons aussi sur le traitement des déchets avec des plates-formes de recyclage qui nous permettent de réutiliser des éléments de déconstruction. Enfin, en termes de ressources humaines, nous encourageons l’insertion, par exemple via une initiative en faveur des réfugiés du Moyen-Orient, mais aussi en créant le programme « Tremplin » qui favorise l’insertion de personnes défavorisées que nous formons au sein de l’entreprise afin de pourvoir les postes qualifiés dont nous avons besoin.

Le Grand Paris est un projet d’infrastructure qui a été très médiatisé ces dernières années, quels sont pour vous les enjeux concrets ?

Nous sommes actifs sur tous les types de projets qui composent le Grand Paris. Nous travaillons sur le chantier EOLE (la prolongation du RER E) en construisant la future gare du RER qui se trouvera sous le CNIT, ainsi que sur plusieurs lignes de métro. Nous avons aussi la charge d’un site de maintenance et de remisage de matériel de transport. Ce sont des chantiers au long cours sur lesquels il est important que nous soyons présents car ils illustrent notre compétence sur nos cœurs de métier (construction du métro de Lyon, Lille, Toulouse et Caracas par exemple). Nous travaillons en parallèle sur la livraison de la première tranche de la liaison ferroviaire Lyon-Turin, un projet de grande envergure également.

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Société Générale Capital Partenaires (SGCP) ?

Nous avons une longue et fructueuse relation avec Société Générale, qui fut premierr banquier, chef de file de la dette senior et des financements obligataires lors des LBO. Concernant SGCP, pour nous il est important d’avoir des partenaires bancaires de référence aux côtés des fonds qui nous ont rejoint. La présence de SGCP a contribué à renforcer la confiance des autres fonds qui nous accompagnent aujourd’hui. A moyen terme, SGCP doit nous aider à renforcer notre indépendance financière, dans la continuité de notre projet. Les échanges sont aujourd’hui très positifs et sereins avec l’ensemble du pool d’investisseurs.