!css

Le capital investissement: le small cap en pleine ébullition

23/07/2021

Interview de Marc Diamant, responsable adjoint de l’activité de capital-investissement, dans PRIVATE EQUITY Magazine.

MD

 

Dans un marché bouillonnant et de plus en plus concurrentiel, les équipes de capital-investissement des banques s’aventurent parfois dans des contrées inattendues. C’est Crédit Mutuel Equity qui prend seul le contrôle du fabricant de compotes Charles & Alice à la suite d’Equistone ; c’est Société Générale Capital Partenaires qui n’hésite pas à mener le tour de table du transporteur aux 130 millions d’euros de chiffre d’affaires Mésotrans ou du fabricant de plats cuisinés aux 340 millions d’euros de ventes Cofigéo ; ce sont ces clubs deals majoritaires que les banquiers d’affaires actifs en small cap voient de plus en plus se constituer autour de ces acteurs pour affronter des fonds LBO…

« On se doit d’être un acteur universel, capable d’investir dans des PME aux côtés de dirigeants ambitieux et de les accompagner tout au long de leurs cycles de vie, résume Marc Diamant, responsable adjoint de l’activité de capital-investissement chez Société Générale. Pour ce faire, nous nous donnons les moyens de réinvestir dans nos participations au gré des tours successifs, éventuellement en position de lead, ce qui nous amène à participer à des opérations de taille significative. Cela dit, nous continuons à intervenir sur les plus petits dossiers, où nous avons aussi un rôle dans l’acclimatation du dirigeant à la présence d’un tiers à ses côtés pour le faire progresser dans les enjeux de gouvernance. » « BNP Paribas a annoncé en 2020 son ambition de doubler ses investissements en fonds propres dans les PME et les ETI françaises à l’horizon de 2024, pour porter nos capitaux investis à 4 milliards d’euros, dont 2 milliards d’euros au sein de BNP Paribas Développement. Nous restons ainsi dans la continuité de ce que nous opérons depuis trente ans, à savoir des investissements small et midcap à destination des projets de croissance et de transmission, tout en accompagnant l’accélération du marché », précise de son côté Philippe Molas, directeur général de BNP Paribas Développement. Tout en conservant, dans la grande majorité des cas, leur positionnement d’actionnaire minoritaire, ces acteurs bancaires n’hésitent donc plus à élargir leur spectre d’intervention.

Tiers de confiance

Cette approche flexible est facilitée par le fait qu’ils investissent sur les fonds propres de leur maison mère et ne sont donc pas contraints par la durée de vie de FPCI. « Le fait d’être evergreen nous permet de revenir au capital d’une entreprise sans nécessairement recourir à un tiers pour faire le prix », souligne Marc Diamant. Pour se distinguer, les filiales bancaires ont aussi d’autres arguments à faire valoir : « Nous apportons notamment à nos participations l’adossement à un groupe bancaire solide, la capacité à les accompagner dans la durée, à les faire grandir, ainsi que la diversité de nos expertises, puisque nous sommes actifs sur plusieurs segments de marché, du venture au large cap », appuie Philippe Molas.

Pour un dirigeant qui ouvre son capital, avoir à son tour de table son partenaire bancaire est aussi une façon de resserrer les liens et de faciliter l’accès à certains services du réseau. « Nous pouvons être moteur sur des problématiques qui sont dans notre ADN bancaire, comme le financement de développements à l’international, de flottes automobiles ou de parcs immobiliers, poursuit Marc Diamant, chez SGCP. Nous intervenons aussi sur des sujets sur lesquels nous sommes moins attendus, par exemple la cybersécurité via Oppens, une start-up interne qui aide les PME/TPE à se protéger. Pour beaucoup de gens, la banque reste le premier tiers de confiance. »