Sandaya part à la conquête de l’Europe avec ses campings haut de gamme et responsables

Le secteur du tourisme a été particulièrement touché par la pandémie. Comment Sandaya a traversé cette période ?  

Nous sommes bien évidemment impactés par les conséquences du COVID-19 mais bien moins que les hôtels par exemple. Nous avons la chance de proposer des activités en plein air permettant au public de respecter la distanciation sociale. La grande interrogation provient de l’ouverture généralisée des frontières avec la possibilité de recevoir ou non des visiteurs étrangers. Ils représentent en temps normal 45% de notre clientèle. 

Quelle a été la contribution du digital dans la gestion des conséquences de la crise sanitaire ?

Quand nous avons créé Sandaya en 2010, le digital avait transformé en profondeur l’industrie de l’hôtellerie. Alors, avec mes associés, nous avons imaginé dès le lancement de l’entreprise un modèle où le digital serait central, et surtout qui nous permettrait de nous passer d’intermédiaires. Cette capacité à piloter 100% des réservations en ligne, en lien direct avec nos clients, partout dans le monde, a fortement contribué à notre agilité face aux différentes phases de la pandémie. Par exemple, cela nous a permis d’être très réactifs dès l’annonce des déconfinements.      

Malgré le contexte tendu, vous affichez des prévisions convaincantes. Quelle est votre stratégie de développement ?

Nous visons en effet pour 2021 un chiffre d’affaires de 130 M€. Sandaya est en plein développement avec 10 nouveaux campings dont 6 déjà acquis, pour un total de 43 campings d’ici la fin de l’année 2022.

Au cours des cinq prochaines années, nous souhaitons poursuivre notre croissance en France avec des campings 4 et 5 étoiles et également développer la marque Sandaya en Europe. Nous visons plus particulièrement l’Espagne, l’Italie mais aussi le Benelux. Pour les clients originaires des pays du nord, le choix de l’hôtellerie de plein air n’a rien à voir avec le pouvoir d’achat. Il reflète simplement un mode de vie qu’ils plébiscitent. Notre stratégie vise donc à proposer à cette cible spécifique des offres de court séjour près de leur lieu de vie puis de leur permettre de poursuivre l’expérience Sandaya à travers nos destinations européennes.

Quelle place occupe la RSE dans votre modèle économique ?

Lors de la création de Sandaya, j’ai souhaité que la RSE fasse partie de l’ADN de l’entreprise, au même titre que le positionnement haut de gamme ou les ventes directes. Aujourd’hui, les 30 dernières minutes de chaque comité de direction sont consacrées à ce thème. Notre stratégie se développe autour de trois axes : la préservation des ressources naturelles et les achats responsables ; le respect des paysages et la valorisation de la biodiversité ; et enfin favoriser l’engagement des collaborateurs à travers notamment la formation et la fidélisation des personnels saisonniers. Ces trois axes se traduisent par 45 actions elles-mêmes évaluées par des indicateurs de performance. Nous visons par exemple 100% de gestion des déchets verts sur site ou encore 100% d’utilisation de produits éco-labellisés pour l’entretien des bâtiments et des sanitaires. Nos équipes sont également très vigilantes sur la gestion des fuites d’eau ou la consommation d’électricité avec des systèmes de coupure automatique des systèmes de climatisation. Avec des millions de clients accueillis chaque année, les enjeux sont majeurs.     

5/ Vous venez de boucler un LBO tertiaire renouvelant la participation de Société Générale Capital Partenaires. Quelle est la plus-value de cette relation ?

Pour Sandaya, Société Générale Capital Partenaires est bien plus qu’un investisseur. C’est un partenaire qui nous accompagne depuis 2016 et que nous avons souhaité voir rester au capital lors du LBO tertiaire finalisé en avril dernier. L’une des grandes forces de Société Générale consiste à proposer une parfaite articulation entre la banque de réseau qui fait un travail remarquable et les différentes expertises du groupe comme Société Générale Capital Partenaires. La banque nous connaît parfaitement. Elle va donc naturellement porter nos projets. Le réseau se révèle aussi très efficace pour détecter des cibles de campings à acquérir. Le fait d’avoir Société Générale comme banque mais aussi comme investisseur requiert une grande transparence et le partage d’une vision très fine de l’entreprise. Cette compréhension débouche sur un partenariat très confortable pour un manager. Quand la crise a débuté, alors que l’avenir était des plus incertain, les équipes Société Générale ont renouvelé leur confiance dans notre stratégie de développement. Cela nous a permis de continuer à avancer sereinement sans perdre de temps, notamment dans le bouclage de nouvelles acquisitions.

Vous présidez le groupe Acapace – 1 200 collaborateurs – qui détient des participations dans Sandaya ou encore dans les résidences pour seniors Les Jardins d’Arcadie. Quelle est votre vision de l’avenir en tant qu’investisseur et chef d’entreprise ?

Avec Sandaya et les Jardins d’Arcadie, nous sommes sur des marchés grand public profondément ancrés dans leur territoire, avec un accès direct à notre clientèle, ce qui explique la résilience de notre activité. Si nous investissons aujourd’hui autant dans le développement de Sandaya, c’est bien que nous sommes confiants dans l’avenir. C’est pour moi un moyen de vivre ma passion pour la création d’entreprise et l’animation des équipes.